Cette conférence avait lieu au Sénat, lieu emblématique pour parler du droit à la protection de l'enfance.

Des intervenants de tous horizons se sont interrogés sur ce que recouvre la protection, son cadre juridique, ses modalités et son évolution.

Isabelle Corpart, maître de conférences en droit à l'université de Haute Alsace intervenait sur les parents, la famille : premiers protecteurs de l'enfant et garant du droit à sa protection. Les parents ont à assurer la protection de leur enfant par un exercice approprié de l'autorité parentale mais ils n'ont pas l'exclusivité de sa protection. Lorsque l'enfant est en danger la protection revêt une tout autre dimension et ce sont les pouvoirs publics qui pallient aux insuffisance de la protection parentale selon le principe de subsidiarité.

Serge Hefez, psychiatre des Hôpitaux a quant à lui développer la notion de famille qui devient de plus en plus complexe et subit depuis quelques générations de profondes mutations, dues notament à l'avancée technologique de la procréation. A travers sa pratique il nous enjoint à considérer que protéger l'enfant c'est prendre en compte et apprivoiser la complexité des pluriparentalités.

Puis la deuxième partie de journée a porté sur «protéger les enfants : une obligation individuelle et collective». Josiane Bigot, présidente de la CNAPE est intervenue sur «le juge qui protège» en rappelant les enjeux de la protection judiciaire et le rôle du Parquet qui est devenu le pivot de la protection de l'enfance. Mathieu Klein, président de conseil départemental de Meurthe et Moselle a expliqué quelle responsabilité singulière la protection de l'enfance représentait pour lui et qu'elles étaient les missions du département en la matière. Enfin Roland Janvier, directeur général de la Fondation Massé Trévidy s'est exprimé sur «l'association qui protège» en développant 3 axes principaux autour de la protection de l'enfant : c'est avant tout une question politique qui place l'association comme un enjeu démocratique au coeur des pratiques, c'est également une question systémique qui situe l'association au coeur des enjeux de citoyenneté et enfin c'est une question morale qui engage l'association dans des enjeux éthiques.

Geneviève Avenard, défenseur des enfants a cloturé cette journée par cette maxime de Victor Hugo «l'enfant doit être notre souci, et savez vous pourquoi ? savez-vous son vrai nom ? l'enfant s'appellle l'avenir».

Le dernier numéro de la revue FORUM de la CNAPE est consacré à l'histoire de cette institution.