Dans un premier temps Sylvie Cromer, enseignante-chercheure à l'université de Lille et directrice du GIS CNRS « Institut du Genre » a présenté le rapport du CNRS sur les violences sexuelles à caractère incestueux sur mineur.e.s [2], remis le 27 avril 2017 à Laurence Rossignol. Pour rappel la ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes avait saisi le CNRS à cet effet dans le cadre du premier plan de lutte et de mobilisation contre les violences faites aux enfants (2017-2019). L’objectif de cette demande était d’améliorer les connaissances sur ce sujet mais aussi sur les raisons des lacunes importantes dans ce domaine, tant en termes de données que de réelle compréhension du phénomène.

Cette expertise, établie par un groupe de travail interdisciplinaire composé de spécialistes reconnu.e.s de l’inceste et des violences familiales, chercheur.e.s et universitaires a permis d'ouvrir de nouvelles pistes de recherche dans le domaine notamment des neurosciences, des sciences des comportements collectifs, des études de genre et des sexualités, des études juridiques mais aussi de travailler sur l'évolution des représentations. Ce rapport est à considérer comme une ébauche, un état des lieux proposant plusieurs angles de vue sur les violences sexuelles. Les pistes de réflexion sont au nombre de cinq :

- poursuivre et approfondir l'expertise collective,

- améliorer la connaissance en finançant les recherches pour comprendre les violences sexuelles à caractère incestueux et les articuler aux autres violences,

- sensibiliser tous les publics et prévenir,

- développer les formations initiales et continues en lien avec la recherche,

- améliorer la prise en charge des victimes, des familles et des agresseurs sexuels.

Etait présente également à ce séminaire Amélie Charruault, doctorante rattachée à la Cnaf (Caisse nationale des allocations familiales), au CRIDUP (Centre de recherche de l'Institut de Démographie de l'Université Paris 1) et à l'Ecole doctorale de Géographie de Paris. Sa présentation a porté sur les premiers résultats de l'enquête Virage publié dans le numéro 538 de la revue "population et sociétés"  en date de novembre 2016 et intitulé : Viols et agressions sexuelles en France : premiers résultats de l'enquête Virage [3]

Puis dans un second temps M. Pierre Etienne Gruas, directeur général de l'association Docteurs Bru a exposé le travail effectué dans la maison d'accueil Jean Bru [4] prenant en charge vingt-cinq jeunes filles âgées de 10 à 21 ans ayant subi des violences sexuelles intrafamiliales.