Après un propos introductif de Michelle Perrot, historienne, professeure émérite d'histoire à l'université Paris Diderot et spécialiste mondialement reconnue de l'histoire des femmes, une évaluation sur les dispositifs de Seine Saint Denis a été réalisée.

Ainsi le «téléphone grave danger» mis en oeuvre depuis 9 ans a permis d'étudier 709 situations dont 399 ont été transmises au Parquet pour décision (soit 56 % d'entre elles) et 282 femmes ont été admises au dispositif par le Procureur (soit 70.5 % des situtations transmises). 416 enfants mineurs ont été concernés par la mise en protection de leur mère soit un total de 698 personnes protégées en 9 ans. L'autre dispositif évalué est «l'ordonnance de protection» qui vise à protéger les femmes victimes de violences avant ou après un dépôt de plainte que l'agresseur ait été condamné ou non. Entre janvier et septembre 2018, 186 décisions motivées ont été rendues : 123 ordonnances de protection accordées, soit 66 % ; 63 requêtes rejetées au motif que la situation de danger n’était pas établie (34%) ; 63 requêtes rejetées au motif que la situation de danger n’était pas établie (34%).

Ensuite la première table ronde portait sur l'impact des violences dans le couple sur les enfants. Ségolène Aubry-Bloch, chargée de mission à l'obervatoire des violences envers les femmes a présenté l'étude sur les informations préoccupantes concernant les enfants co-victimes des violences dans le couple. L'étude a porté sur 100 IP arrivées à la CRIP en 2018 (141 enfants au total) : 30 comportaient des faits de violences conjugales  (58 enfants concernés) soit 41 % des enfants de l'étude, 62 % des enfants co-victimes ont moins de 6 ans, 81 % ont moins de 10 ans et 84 % des enfants assistent aux scènes de violences dans le couple, 57 % des enfants sont des victimes directes de violences graves par l'auteur des violences dans le couple et 86 % si l'on ajoute les violences psychologiques. Puis Edouard Durand, juge des enfants au TGI de Bobigny a rappelé la nécessité de traiter de façon pertinente la question de l'autorité parentale ainsi que des traumatismes infligés pendant les scènes de violences. Il faut selon lui ajuster les réponses par rapport au 4 grands registres de la parenté à savoir la filiation, l'autorité parentale, le lien psychique et la rencontre et penser la dissociatione entre le lien et la recontre. Puis Emmanuelle Piet, médecin de PMI et Isabelle Devanne, psychomotricienne de la PMI de Bondy ont donné quelques exemples dans leurs pratiques de prise en charge des enfants co-victimes.

L'après-midi avait pour thématique les jeunes contre le sexisme. Plusieurs outils ont été explicités :

- à Mayotte une mini-série télévisée de prévention et d'éducation sur les violences faites aux femmes «projet Chababi »

- en Guyane des jeunes s'adressent aux jeunes pour un débat théatral avec le soutien de la Compagnie Féminisme Enjeux

- présentation du kit pédagogique à destination des professionnels [2]élaboré à partir des outils crées par les jeunes, comprenant 8 fiches thématiques ( les stéréotypes de sexe, injonction à la beauté stéréotypée, l'égalité hommes/femmes, les droits des femmes et féminisme, les violences sexuelles, la rumeur, le mariage forcé et les mutilisations sexuelles féminines) et 5 fiches repères (quand la loi participe à la conquêt des droits des femmes, k'accès des femmes aux responsabilités, l'ampleur des violences faites aux femme en France et dans le monde, les différents formes de violences faites aux femmes, pour approfondir).

Pour trouver des informations complémentaires concernant ce colloque [3]